J’adore, que dis-je, je RAFFOLE des épreuves olympiques de patinage artistique, je n’en dors plus la nuit, j’enfile secrètement mes collants beiges qui-vont-par-dessus-les-patins et me balade dans la maison en protège-lames.
Je réfléchis depuis quelques jours à toute la polémique entourant la démesure des costumes des patineurs cette année. Est-ce la faute au système de pointage révisé ou à l’inspirante Lady Gaga?
Je suis plutôt d’accord avec l’ancien champion olympique David Pelletier, qui dénonce les abus vestimentaires des athlètes au détriment de la discipline proprement dite. La patinage est un sport hautement technique, et sa beauté réside justement dans l’alliance de la puissance athlétique et du souci esthétique. Les épreuves de style libre se doivent de repousser les limites, de présenter des sauts toujours plus difficiles, des combinaisons toujours plus risquées. Les quads d’Elvis-le-trapu et Un-break my heart de Toni Braxton, c’était la même année, on s’en souvient? Pourquoi 13 ans plus tard, les hommes ont troqué la combinaison quadriple flip-triple loop pour la combinaison corsetée en dentelle?
La grille accorde désormais beaucoup d’importance aux transitions, jeux de pieds et enchaînements d’arabesques. Genre de chose qu’un joueur de hockey peut arriver à faire avec un bon coach et beaucoup de détermination en quelques semaines. Alors pourquoi tenter des quadruples qu’on peut manquer quand un beau triple et trois quatre mouvements de danse valent le même pointage? Un fou dans’une poche!
Je ne parle pas ici de Johnny Weir, flamboyant patineur américain friand de paillettes ayant la PETA à ses trousses pour cause d’abus de vison. Un patineur comme Weir n’a rien à faire de la nouvelle grille accordant plus d’importance à l’expression artistique, aux enchaînements de pas et autres arabesque au détriment des sauts. Il aurait rampé sur la glace en corset sous l’ancienne grille, j’en suis certaine.
Ma déception vient plutôt de patineurs comme le vice champion olympique Evgeni Plushenko, premier patineur à combiner un quadruple à deux triples sauts en compétition. Un vrai patineur technique, de la grande tradition russe. Fort, puissant, innovateur. Ce même Evgeni qui n’a obtenu qu’un deuxième place aux Jeux qui devaient être les siens. En exécutant un quadruple saut lui valant un pointage risible, laissant l’or à l’américain Lysacek, limité à quelques « payants » triples sauts…
Bon, bon, une 2e place, et des critiques de Claude Mailhot…
Pour le meilleur ou pour le pire… he walks on water, frozen water !
Je suis tellement crampée toute seule dans mon salon et je me prépare à regarder le programme long des jeunes femmes en paillette et mousseline couleur peau. Je prie le p’tit Jésus pour que tu nous fasses un billet là-dessus demain!